Le procédé est bien rodé et les prix sont fixés à l'avance : 1 000 francs burundais tous les mois pour le propriétaire d'une parcelle, c'est-à-dire un peu plus de 50 centimes d'euros. Pour les locataires, 500 francs CFA sont demandés.
Le président de l'Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), Gabriel Rufyiri, assure que les jeunes ont commencé ces collectes en janvier 2016, dans la commune de Ntahangwa.
« Ce sont des jeunes, un certain nombre de jeunes du parti au pouvoir. Ces derniers jours, il est observé que ces jeunes ont purement et simplement remplacé les corps de défense et de sécurité dans certains coins du pays », explique-t-il.
Les jeunes protègent le quartier la nuit
Officiellement, cette cotisation est censée couvrir des frais de sécurité. Et pour cause : les jeunes assurent qu'ils protègent le quartier la nuit. « Ce qui est clair, l’argent ne passe jamais dans les caisses de l’Etat, dans les caisses de la commune parce que la commune n’a aucun droit de recouvrir l’argent. Je peux vous dire avec certitude que cet argent n’est pas utilisé pour des activités publiques », poursuit Gabriel Rufyiri.
L'Observatoire contre la corruption a fait le calcul : en huit mois, ces jeunes ont récolté 375 millions de francs burundais, c'est-à-dire presque 200 000 euros, dans cette seule commune de Ntahangwa.