L’image a fait le tour des réseaux sociaux : on y voit le corps d’un jeune homme baignant dans son sang. Un marchand de Bujumbura qui a mis fin à ses jours lors de son arrestation.
Depuis plusieurs semaines, la police chasse les marchands du centre-ville, qualifiés de drogués et délinquants sans avenir par le maire de Bujumbura. Des mesures illégales et contre-productives, selon Gabriel Rufyiri qui préside l’ONG Olucome (Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques). « Ce sont des mesures qui continuent à enfoncer des citoyens burundais dans une misère sans nom, s'indigne-t-il. Il faut plutôt que les autorités réfléchissent à l’avenir. »
Selon un habitant qui a vu la scène, le jeune homme est à terre. Frappé par les policiers, il crie qu’il est sans cesse arrêté et qu’il doit payer pour être relâché. Ce cas n’est pas isolé, affirme Gabriel Rufyiri. « Ces cas sont nombreux au Burundi. Ce n’est pas normal de voir un citoyen qui est en train de lutter pour sa survie au quotidien, qui se trouve entre les mains de la police, et à qui pour être libéré on demande des pots-de-vin, donc de l’argent, de la corruption. Nous, nous disons que ce n’est pas normal », regrette-t-il.
Ce sont des mensonges, répond la police, qui parle d’un phénomène nouveau et encore inexpliqué. Pour l’Olucome, le problème est plus large. La corruption serait devenue « un mode de gouvernement au Burundi ».