Deux ans de massacres. Il y a quelques jours, en périphérie de la ville, plus d'une cinquantaine de personnes selon l’ONU avaient été tuées, provoquant une vague de colère sans précédent. Le nonce apostolique, Monseigneur Montemayor, et le chef de la Monusco, Maman Sidikou, ont donné leur point de vue sur ce qu'il fallait changer. Et ils n'ont pas mâché leur mot.
Pour l'envoyé du Pape François, c'est avant tout à l'armée congolaise, au gouvernement, de faire plus : « Il n’y personne, Français, Monusco, ou n’importe qui d’autre, qui peut faire ce que l’Etat congolais doit faire. Ce qui s’est passé, c’est un défi direct à l’autorité du président de la République. Il venait de promettre de nous apporter la paix. »
Monseigneur Montemayor demande également à la Monusco de respecter son mandat de protection des civils, mais le Vatican entend interpeller aussi le Conseil de sécurité de l’ONU : « Nous ne sommes pas membres du Conseil de sécurité, mais ils ont tendance à dormir un petit peu. On va les réveiller. Nous sommes observateurs et nous avons le droit d’interpeller le Conseil de sécurité. »
Une réunion Monusco-gouvernement congolais
Pour le patron de la Monusco, Maman Sidikou, il faut surtout intensifier les opérations conjointes Monusco – FARDC : « Il faut reprendre l’initiative, aller vers eux, les attaquer. Maintenant, il faut prendre les dispositions, pour que, quand on les attaque, ils ne vont pas apporter la mort ailleurs. »
Le chef de la mission onusienne promet également des patrouilles à pied en périphérie de Beni et de travailler plus étroitement avec la population et la société civile. Maman Sidikou a aussi annoncé une réunion de haut niveau entre la mission onusienne et le gouvernement pour mettre en place une nouvelle stratégie pour enrayer les tueries de Beni.