Dans le centre de Beni, les boutiques étaient fermées ce jeudi 18 août sur le boulevard Nyamwisi, l'artère principale, celle-là même sur laquelle s’était déroulée la manifestation d’hier. Les commerçants ont expliqué être à nouveau en deuil à cause des victimes de la manifestation. Le maire de la ville avait parlé d’un mort civil tué par balles et d’un policier tué à coups de pierres. Une victime de plus parmi les civils, c’est trop, disait l’un de ces commerçants.
Autre revendication : la libération de tous les manifestants et la remise du matériel confisqué par les forces de sécurité. Nous n’ouvrirons pas sans cela, disait un commerçant. Un autre va plus loin et dit que la population risquait à nouveau de manifester pour faire libérer les siens. « Nous devons nous prendre en charge », c’était le mot d’ordre, ce jeudi matin.
Avant son départ, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur a parlé d’arrestations administratives. Les personnes arrêtées seront auditionnées puis libérées, a-t-il assuré, si toutefois rien d’autre ne leur est reproché. Evariste Boshab disait être lui-même informé de seulement sept personnes en détention. La société civile, elle, dit avoir comptabilisé 148 manifestants détenus, dont 15 mineurs et 36 femmes.