Jusqu'à la tombée de la nuit, des jeunes jetaient des pierres sur la route ou tentaient d'ériger des barricades sur le boulevard Nyamwisi qui traverse la ville, même si à partir de 15h, la situation s'était considérablement calmée. Des habitants de Beni disent ne jamais avoir vu des affrontements durer aussi longtemps.
A l'origine, plusieurs centaines de jeunes disaient vouloir remettre un mémorandum pour demander la démission du gouvernement. Ils comptaient être rejoints par d'autres venus en solidarité de villes voisines, Butembo et Oicha.
Affrontements
Les policiers ont réagi, les empêchant de passer. En l'espace d'une demi-heure, la manifestation a tourné à l'affrontement avec les forces de l'ordre, d'abord la police, puis la police militaire et enfin l'armée. Aux jets de pierre du côté des manifestants ont répondu des tirs de gaz lacrymogène de la police.
Les jeunes ont arraché les drapeaux du parti présidentiel qui avaient été installé pour accueillir le chef de l'Etat, scandant un message : « On veut le départ du gouvernement, ils sont incapables de nous protéger ».
Les manifestants ont cherché sans cesse à revenir sur le boulevard Nyamwisi et la police et l'armée ont passé la journée à tenter d'enlever les barricades. Beaucoup de coups de feu ont été entendus. Un officier de la police l'expliquait par un manque de gaz lacrymogène et parlait de tirs pour « faire peur ».
Au moins un jeune a succombé aux tirs et quatre autres ont été blessés par balle. Le maire de la ville parle également d'un policier tué par des jets pierre. Un soldat a également été blessé par un coup de couteau militaire. Le maire de Beni voit dans cette mobilisation l'influence néfaste « d'entités qui auraient enflammé la ville ». Il assure que le gouvernement a toujours été prêt à recevoir quiconque aurait un mémorandum à remettre.