Le développement régional du mouvement des shebabs n'est pas nouveau, mais selon le rapport, il va s'intensifier. Depuis 2013, le groupe vise officiellement les pays participants à la mission de l'ONU en Somalie. Il a des filiales en Ethiopie, au Kenya, en Ouganda et à Djibouti. Aujourd'hui, l'Igad pointe la multiplication de cellules transfrontalières en particulier entre le Kenya et la Tanzanie. La Tanzanie serait d'ailleurs devenue une base arrière pour de nombreux combattants, et devrait être associée à la lutte contre les terroristes, affirme l'Igad.
Malgré un changement de leadership en 2014, le groupe a gardé son unité et a intensifié sa force de frappe. Selon les chercheurs, il s'est aussi adapté aux contre-offensives des Etats : avec une atomisation des cellules terroristes, et de nouveaux centres de radicalisation. Au Kenya par exemple, le recrutement ne se fait plus à Nairobi ou à Mombasa, mais plutôt dans la vallée du Rift.
Pour contrer la menace, dit l'Igad, il faut sensibiliser les autorités aux nouvelles formes de radicalisation sur les réseaux sociaux. Et surtout, améliorer la réponse sécuritaire. Les shebabs utilisent en effet des explosifs toujours plus puissants. Le 25 juillet dernier, un attentat particulièrement violent visant la base de l'Amisom à Mogadiscio faisait 13 morts.