Somalie: nouvel attentat contre un bâtiment officiel à Mogadiscio

Un nouvel attentat attribué aux islamistes shebabs a frappé ce dimanche 31 juillet au matin la capitale somalienne. Cette fois, c'est le quartier général du CID, le département des enquêtes criminelles qui a été visé.

Deux voitures ont d'abord explosé à l'extérieur du bâtiment, causant la mort de cinq civils et d'un policier. Puis, selon le ministre somalien de la Sécurité, Abdirizak Omar Mohamed cinq autres assaillants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment avant d'être abattus par les forces de sécurité. Toujours selon le ministre, les autorités s'étaient préparées à cette éventualité, ce qui leur a permis de « limiter les dégâts ». Il explique pourquoi, malgré tout, empêcher ce genre d'attaque est difficile.

« C'est lié à la nature de leurs actions, dit-il au micro de RFI. C'est une guerre asymétrique, c'est une guerre urbaine, c'est très difficile. On ne peut pas les bombarder dans des zones civiles. On ne peut pas agir comme eux. Il y a des lois qui nous en empêchent. Ils se cachent au sein de la population civile et n'agissent pas au grand jour, mais préparent leurs attaques dans la plus grande discrétion, comme cela arrive aussi dans de nombreux pays occidentaux. C'est arrivé à Bruxelles, c'est arrivé à Paris, à Nice, à Orlando... Et cela peut arriver n'importe où. C'est très difficile d'empêcher d'agir quelqu'un qui a décidé de mourir. Mais si on mène un effort collectif avec le soutien de la population, on peut limiter les dégâts et tenir ces terroristes en échec. »

Abdirizak Omar Mohamed explique aussi que ce bâtiment n'a pas été ciblé au hasard. « A mon avis, leur intention n'était pas tant de tuer des gens, mais plutôt de montrer qu'ils sont capables d'atteindre une institution gouvernementale et qui plus est un lieu très symbolique, analyse-t-il. C'est dans ce bâtiment que l'on mène des enquêtes sur les affaires liées aux shebabs et au terrorisme en général. Parfois même des personnes soupçonnées d'être des terroristes sont détenues dans ces locaux. C'est pour ça qu'ils ont ciblé ce bâtiment. Mais au-delà, pour eux, c'est une manière de montrer qu'ils sont toujours là, en vie, et capables de causer du tort. Ce n'est pas la religion qui les motive, ce n'est pas une idéologie. On ne sait pas pourquoi ils font cela. Ils veulent juste montrer au monde qu'ils peuvent attaquer des institutions gouvernementales. »

C'est la seconde attaque d'envergure cette semaine à Mogadiscio. Mardi 26 juillet, au moins 13 personnes avaient été tuées près de l'aéroport de la capitale dans un double attentat-suicide à la voiture piégée.

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