L’opération dénommée « Bulldozer » à Bamako ressemble pour le moment à un éléphant dans un magasin de porcelaine. Des centaines de kiosques et étals ont été démolis sans ménagement ce week-end. Mécontents, des commerçants se sont soulevés. Des échauffourées ont éclaté avec les forces de l’ordre, usage de gaz lacrymogènes et quelques coups de feu probablement tirés au moins à la verticale. Il y a eu des blessés dans les deux camps.
Mais pour Sacko Ami Kane, gouverneure de Bamako, malgré ces incidents graves, l’opération qui a pour ambition de rendre plus coquette la ville de Bamako va se poursuivre. « Nous n’aurions jamais pensé que ça allait dégénérer comme ça. Je sais que c’est l’œuvre de quelques vandales, mais je tiens à dire à tout le monde que cette opération va continuer », a-t-il déclaré.
Les syndicats en colère
« Il y a des milliers de jeunes aujourd’hui qui ont perdu leur emploi. Jusqu’à présent, je n’ai pas rencontré madame la gouverneure », a déclaré Hama Cissé, numéro un du puissant Syndicat national des commerçants détaillants du Mali (Synacodem).
Et comme si la gouverneure de Bamako se rendait compte de l’impopularité de sa décision, elle rencontre en principe lundi 1er août des syndicats de commerçants.