Chaque jour, les photos défilent sur les réseaux sociaux. On y voit les visages des jeunes arrêtés ou disparus et souvent des cadavres. Comme ce matin avec celui d’un homme en treillis, présenté comme un chef criminel agissant à l’est de la capitale.
Ce vendredi matin, toujours à Bujumbura, la police et l’armée investissent le quartier de Musaga pour appréhender une soixantaine de personnes. Selon la presse, la moitié serait encore détenue. Jeudi matin, le même scénario a déjà eu lieu dans le même quartier. La plupart des personnes arrêtées ont été finalement relâchées dans la journée. Ces rafles ont lieu régulièrement. Les déplacements sont étroitement contrôlés par l’administration, via notamment les cahiers de ménages où l’on doit inscrire le nom de chaque visiteur.
Situation tendue en province
Jeudi soir, c’est une fusillade qui a éclaté dans un bar dans le centre du pays, faisant 3 morts et 4 blessés selon la police qui évoque un braquage à la kalachnikov. Mercredi, cinquante jeunes ont été arrêtés à bord de trois véhicules, selon le gouverneur de la province de Rumonge qui présente à la télévision l’arsenal saisi et accuse le Rwanda. Le matin même deux personnes avaient été abattues d’une balle dans la tête à Bwiza dans le centre de la capitale.
Enfin vendredi dernier, il y a donc une semaine, le journaliste d’Iwacu, Jean Bigirimana, a disparu. Il aurait été arrêté par les services de renseignement, selon des journalistes. Depuis ses proches sont sans nouvelles. Toutes ces informations qui nous parviennent sont relayées par les communications de la police et surtout par des confrères qui continuent à travailler sur place.