Saliou Fall a vécu clandestinement en Europe avant d'accepter un retour volontaire. Au Sénégal, il a eu l'idée de créer une entreprise de petits bateaux de transport interurbain, le long de la côte, en s'inspirant d'un projet similaire vu lorsqu'il séjournait au Danemark. « Dans mon projet, ce sont les femmes qui conduisent, ce sont les femmes qui sont les hôtesses, qui vendent les tickets, qui contrôlent. Ce sont des bateaux-taxis ».
Aissata Ka, de l'Organisation internationale pour les migrations, est enthousiaste. Son travail : aider les ex-migrants à concrétiser chez eux des projets d'entreprise déjà validés et financés par l'OIM. « Mais est-ce que ces taxis-là, cette idée-là colle avec les réalités sénégalaises ? Est-ce que vous avez les compétences, vous, de mettre en place une structure pareille de transports en commun ? Parce que le plus important dans un projet aussi, c’est dire quoi », estime-t-elle.
Apprendre à créer son entreprise
Les hommes et femmes, qui suivent la formation en auto-entrepreneuriat, ont souvent travaillé en Europe dans le secteur informel. Ils apprennent à créer une entreprise officielle en réalisant des études de marché, des business-plans, ou encore en maintenant une comptabilité. « Je n’ai jamais appris le business à chaque fois que j’ai travaillé. Mais avec cette formation, je vais apprendre beaucoup de choses : comment monter une entreprise avec le côté juridique pour les papiers et le côté administratif et le côté financier », explique l'un des Sénégalais.
Saliou Fall a aujourd'hui le sentiment d'être prêt à se lancer. Ses bateaux-taxis feront peut-être un jour partie du quotidien des Sénégalais.