Au Sénégal, l'OIM aide d'anciens émigrés clandestins à créer leur entreprise

Au Sénégal, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) forme d'anciens migrants clandestins revenus volontairement d'Europe à l'auto-entrepreneuriat. Une quarantaine de personnes suivent actuellement des cours leur permettant d'acquérir les connaissances juridiques nécessaires à la création d'une entreprise et sont accompagnées dans leurs démarches financières et administratives. Pour ces ex-migrants, qui ont multiplié les expériences tout en restant souvent confinés au secteur de l'informel, cette formation offre la possibilité d'aller au bout d'un projet professionnel tout en se réintégrant dans leur pays d'origine.

Saliou Fall a vécu clandestinement en Europe avant d'accepter un retour volontaire. Au Sénégal, il a eu l'idée de créer une entreprise de petits bateaux de transport interurbain, le long de la côte, en s'inspirant d'un projet similaire vu lorsqu'il séjournait au Danemark. « Dans mon projet, ce sont les femmes qui conduisent, ce sont les femmes qui sont les hôtesses, qui vendent les tickets, qui contrôlent. Ce sont des bateaux-taxis ».

Aissata Ka, de l'Organisation internationale pour les migrations, est enthousiaste. Son travail : aider les ex-migrants à concrétiser chez eux des projets d'entreprise déjà validés et financés par l'OIM. « Mais est-ce que ces taxis-là, cette idée-là colle avec les réalités sénégalaises ? Est-ce que vous avez les compétences, vous, de mettre en place une structure pareille de transports en commun ? Parce que le plus important dans un projet aussi, c’est dire quoi », estime-t-elle.

Apprendre à créer son entreprise

Les hommes et femmes, qui suivent la formation en auto-entrepreneuriat, ont souvent travaillé en Europe dans le secteur informel. Ils apprennent à créer une entreprise officielle en réalisant des études de marché, des business-plans, ou encore en maintenant une comptabilité. « Je n’ai jamais appris le business à chaque fois que j’ai travaillé. Mais avec cette formation, je vais apprendre beaucoup de choses : comment monter une entreprise avec le côté juridique pour les papiers et le côté administratif et le côté financier », explique l'un des Sénégalais.

Saliou Fall a aujourd'hui le sentiment d'être prêt à se lancer. Ses bateaux-taxis feront peut-être un jour partie du quotidien des Sénégalais.

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