Lors d’une manifestation pour demander que les élections se tiennent dans les délais constitutionnels, des jeunes ont désigné comme leur porte-parole le docteur Denis Mukwege. « Ils m’ont remis un sifflet et un carton rouge », explique le célèbre chirurgien, précisant que « le sifflet, c’est pour alerter », et le carton rouge, c’est pour « ceux-là qui ne se conforment pas à la Constitution ».
Denis Mukwege affirme être honoré d’avoir été désigné « comme porte-voix », mais assure que « c’est un rôle très difficile si c’est demandé expressément comme ça par une foule de jeunes qui veulent voir un changement dans leur pays ».
« C'est une lourde responsabilité »
Et pour cause : le fondateur de l'hôpital de Panzi dans le Sud-Kivu explique que « c’est une responsabilité lourde qui ne peut pas être portée par une seule personne, un seul citoyen ». Et d’ajouter : « Nous portons tous cette responsabilité, il faut absolument que ces jeunes se sentent soutenus, c’est ce que nous avons fait. »
À l’approche de l’élection présidentielle congolaise, le médecin charismatique de 61 ans, qui a reçu en 2014 le Prix Sakharov des droits de l’homme, a déjà haussé le ton. Mi-mars, celui qui est devenu une star grâce au film L’homme qui répare les femmes avait alors accusé les autorités de multiplier les manœuvres en vue de retarder les élections au-delà des délais prévus dans la Constitution.