Conférence sida à Durban: vers des programmes de traitements préventifs en Afrique

La 21e Conférence mondiale sur le sida se poursuit jusqu'à ce vendredi à Durban en Afrique du Sud. Aujourd’hui, 17 millions de personnes infectées par le VIH à travers le monde bénéficient de traitements antirétroviraux. Désormais, les chercheurs préconisent l'utilisation de ces molécules de manière préventive pour les populations à risque, où ayant du mal à utiliser des préservatifs. Après l'Europe et les Etats-Unis, plusieurs pays africains sont en train de mettre en place des programmes de prévention de ce type.

Environ 60 000 personnes bénéficient aujourd'hui de la prophylaxie pré-exposition, la Prep, principalement aux Etats-Unis et en Europe. Ce mercredi à Durban, le professeur Jean-Michel Molina a présenté les résultats de la deuxième phase d'une étude ANRS IPERGAY, portant sur les bénéfices de la Prep « à la demande ».

« Les résultats de cette étude viennent confirmer les résultats que nous avions présentés il y a un an et demi maintenant sur une population d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, à haut risque de contamination par le VIH, et qui avait montré une réduction de 86 % du risque de contamination grâce à la Prep prise au moment des rapports sexuels, détaille Jean-Michel Molina. Dans cette nouvelle étude, il s’agit de la même cohorte de personnes qui ont été suivies pendant 18 mois supplémentaires et où on a observé une efficacité encore plus importante de la Prep puisqu’une seule personne qui avait démarré la Prep a été infectée. »

Premiers programmes au Kenya et en Afrique du Sud

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que d'ici 2020, trois millions de patients puissent bénéficier de la Prep à travers le monde. En Afrique, les premiers programmes se mettent en place, comme l’explique Helen Rees, directrice de l'Institut pour la santé reproductive et le VIH, de l'université du Wits à Johannesburg : « L'Afrique du Sud a notamment démarré un programme de Prep pour les travailleuses du sexe, et le Kenya souhaite en faire bénéficier les adolescentes et les jeunes femmes. »

Les outils de la Prep sont en train de s'élargir, du comprimé à l'implant. En Afrique du Sud, un anneau vaginal fait actuellement l'objet de test. « C'est un anneau qui diffuse lentement des antirétroviraux à l'intérieur du vagin. Il faut le changer tous les mois, mais une fois qu'il est en place, les femmes ne le sentent plus, et leur partenaire non plus », ajoute Helen Rees.

Le suivi très régulier des patients reste essentiel pour garantir l'efficacité de ces traitements préventifs contre le sida.

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