Conférence Sida: les inégalités dans l'accès aux traitements dénoncées à l’ouverture

La 21e Conférence mondiale sur le sida s'est ouverte officiellement ce lundi à Durban en Afrique du Sud. Un retour sur le continent africain, 16 ans après la première conférence de Durban en 2000, qui avait marqué un tournant majeur dans la prise de conscience mondiale et la lutte contre l'épidémie. L'objectif affiché par l'ONU reste d'endiguer la progression de la maladie d'ici 2030, mais l'accès aux traitements reste marqué par d'immenses disparités sociales. Des inégalités qui ont été dénoncées lors de la cérémonie d'ouverture de la Conférence.

La 21e Conférence mondiale sur le sida s'est ouverte sur un discours puissant, celui de l'actrice sud-africaine Charlize Theron. Elle y a dénoncé les inégalités profondes face à l'épidémie : « La vraie raison pour laquelle nous n'avons pas mis fin à cette épidémie se résume à un seul fait très simple : certaines vies ont plus de valeur que d'autres. Nous accordons plus de valeur aux hommes qu'aux femmes, à l'amour hétérosexuel qu'à l'amour homosexuel, à la peau blanche qu'à la peau noire, aux riches qu'aux pauvres, aux adultes qu'aux adolescents. [...] Le sida ne fait pas de discrimination lui-même. C'est nous qui isolons les vulnérables, les pauvres, les victimes d'abus. »

En 15 ans, d'immenses progrès ont été réalisés. Près de 17 millions de patients bénéficient d'un traitement antirétroviral aujourd'hui contre un million seulement en 2000. Mais ces avancées restent fragiles, comme le rappelle Michel Sidibé, le directeur exécutif d'Onusida : « Si nous n'agissons pas rapidement, nous risquons une résurgence de l'épidémie. Aujourd'hui, je sonne l'alarme sur la prévention. Dans certains pays, les nouvelles infections sont en augmentation. Nous devons investir sur les jeunes femmes, dans les traitements préventifs, les préservatifs, la circoncision, la protection sociale et l'action communautaire. »

Les intervenants ont appelé les gouvernements à investir dans la prévention et la défense des droits de l'homme avec l'espoir que la prochaine génération voit la fin de l'épidémie de sida.

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