Pour le secrétaire général de l'ANC, cette contestation au Zimbabwe est soutenue par des éléments étrangers. Gwede Mantashe s'inquiète de la présence d'éléments qui cherchent à déstabiliser les régimes de la région, ajoutant que l'Afrique du Sud ne soutiendra jamais un changement de régime à Harare, car cela déstabiliserait encore plus le pays.
Une rhétorique qui n'est pas nouvelle. En février dernier, lors de manifestations anti-racisme en Afrique du Sud, Mantashe était allé jusqu'à accuser l'ambassade américaine à Pretoria d'organiser des réunions en vue de renverser le gouvernement sud-africain. Pour l'analyste politique Brian Kagoro, cette rhétorique est insultante.
« Quand vous enlevez à vos citoyens le peu qu'il leur reste pour survivre, c'est-à-dire importer des produits de base d'Afrique du Sud, vous créez une population qui non seulement a faim, mais qui est en colère. L'idée qu'il y a des éléments externes qui voudraient voir au changement de régime est correcte. Mais la notion que les Zimbabwéens ne sont pas capables d'agir par eux-mêmes, sans que cela leur soit suggéré par des Européens ou des Américains, est absolument ridicule », estime Brian Kagoro.
En tout cas, devant l'ambassade zimbabwéenne à Pretoria, sur certaines pancartes tenues par les manifestants, on pouvait lire : « Ni Est, ni Ouest, nous sommes tout simplement des citoyens ».