L'ANC dénonce une mainmise étrangère sur la contestation au Zimbabwe

Au Zimbabwe, le pasteur Evan Mawarire, chef de file de la contestation citoyenne a appelé jeudi 14 juillet à poursuivre le mouvement, après une 2e journée de grève générale peu suivie dans le pays. A Harare, de nombreux commerces sont restés ouverts. Plusieurs manifestations ont toutefois eu lieu un peu partout dans le monde devant l'ambassade du Zimbabwe, à Londres et à Pretoria. En Afrique du Sud, pas de réaction officielle à ce qui se passe dans le pays voisin. Si ce n'est l'ANC, le parti au pouvoir, qui a dénoncé une mainmise étrangère sur ce mouvement de contestation. 

Pour le secrétaire général de l'ANC, cette contestation au Zimbabwe est soutenue par des éléments étrangers. Gwede Mantashe s'inquiète de la présence d'éléments qui cherchent à déstabiliser les régimes de la région, ajoutant que l'Afrique du Sud ne soutiendra jamais un changement de régime à Harare, car cela déstabiliserait encore plus le pays.

Une rhétorique qui n'est pas nouvelle. En février dernier, lors de manifestations anti-racisme en Afrique du Sud, Mantashe était allé jusqu'à accuser l'ambassade américaine à Pretoria d'organiser des réunions en vue de renverser le gouvernement sud-africain. Pour l'analyste politique Brian Kagoro, cette rhétorique est insultante.

« Quand vous enlevez à vos citoyens le peu qu'il leur reste pour survivre, c'est-à-dire importer des produits de base d'Afrique du Sud, vous créez une population qui non seulement a faim, mais qui est en colère. L'idée qu'il y a des éléments externes qui voudraient voir au changement de régime est correcte. Mais la notion que les Zimbabwéens ne sont pas capables d'agir par eux-mêmes, sans que cela leur soit suggéré par des Européens ou des Américains, est absolument ridicule  », estime Brian Kagoro.

En tout cas, devant l'ambassade zimbabwéenne à Pretoria, sur certaines pancartes tenues par les manifestants, on pouvait lire : « Ni Est, ni Ouest, nous sommes tout simplement des citoyens ».

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