C'est juste une mission d'évaluation et pas une mission d'enquête, assure-t-on du côté de la Monusco. Mercredi, lors de la conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole militaire de la mission onusienne a été formel. L'attaque a commencé à 5h45 du matin. Les Forces armées de RDC (FARDC) et la force onusienne ont repoussé les assaillants qui, dans leur fuite, seraient parvenus à tuer neuf civils et à voler des chèvres, des poules et des canards.
Pourtant, des documents internes à la Monusco, qui datent du jour de l'attaque, font état d'une tout autre réalité. Jamais, il n'est fait mention d'une intervention des casques bleus malawites. Dans un email envoyé au leadership de la mission à 11h31, un « flash report », on explique sobrement qu'il a été demandé au détachement malawite de renforcer les positions des FARDC. Et que des reports font état d'au moins sept victimes civiles dans une attaque contre une position FARDC.
Plus troublant, en fin de journée, à 17h19, un autre email, la mise à jour, ne donne que la version de l'armée congolaise de l'incident. Les FARDC auraient échangé des tirs avec les assaillants, faisant quatre morts parmi les miliciens. La situation étant sous le contrôle des FARDC, les troupes de la brigade d'intervention de la Monusco resteraient en état d'alerte. Pas un mot de l'action des casques bleus durant l'attaque ni dans la poursuite des rebelles. Comment l'expliquer ? « On ne peut rien vous dire de plus, on attend les résultats de la mission d'évaluation », se contente-t-on de répéter du côté de l'ONU.