Zimbabwe: journée «ville morte» inédite contre la gestion économique de Mugabe

Le Zimbabwe tourne au ralenti. Le pays vient de connaître une journée « ville morte » très suivie, ce mercredi 6 juillet. De nombreux habitants sont restés chez eux, certains ont même été empêchés d’aller travailler par des groupes de manifestants. Un mouvement inhabituel, d’une ampleur inédite depuis 2007. La population exprime sa colère face à une gestion du pays qu’ils jugent « chaotique ».

Des photos de rues désertes, des commerçants qui ont baissé le rideau en cours de journée, ou qui n’ont même pas ouvert boutique ce mercredi matin. Harare, la capitale du Zimbabwe, ou encore Bulawayo, ont pu prendre des airs de villes fantôme. Pour la première fois en presque 10 ans, les habitants ont été très nombreux à suivre la journée de retrait, dont l’organisation, informelle, est passée par les réseaux sociaux.

Deux causes sont à l’origine du mouvement : d’une part, les violentes manifestations de ce lundi 4 juillet, où la police a réprimé des chauffeurs de bus qui dénonçaient la corruption chez les forces de l’ordre. D’autre part, la colère des fonctionnaires de l’éducation et de la santé, dont le salaire de juin n’a toujours pas été versé.

Ras-le-bol général

Au-delà de ces deux déclencheurs, les Zimbabwéens expriment leur ras-le-bol face au gouvernement. Principale cible de leur colère, le président Robert Mugabe, 92 ans : « S’il te plaît Mugabe, tu lis les mauvais discours, tu tombes, tu t’endors pendant les meetings… va-t’en ! » pouvait-on lire sur un écriteau.

Les Zimbabwéens, qui ne sont pas habitués à protester aussi massivement, dénoncent enfin la situation économique catastrophique de leur pays. Le chômage y atteint 80%, si l’on ne compte pas l’économie souterraine et la sécheresse des derniers mois qui fait planer la menace d’une famine sur plus de 4 millions d’habitants.

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