Le général Kanyama est véritablement le visage de la police à Kinshasa. Il n'hésite pas à descendre sur le terrain quand la situation se complique pour ses hommes et qu'il s'agit d'une manifestation sensible. Ses détracteurs le surnomment « esprit de mort », ses soutiens encensent sa détermination à lutter contre la criminalité urbaine. A la fois craint et respecté, le général Célestin Kanyama est une figure controversée de la police nationale.
Commissaire provincial de Kinshasa, il lance en novembre 2013 l'opération Likofi contre les gangs des rues, les kulunas. Une opération loin d'être impopulaire dans la capitale tant ces gangs perturbent la vie des habitants, mais vivement critiquée par les organisations de défense des droits de l'homme. Elle se solde par au moins 51 morts, selon Human Rights Watch, plusieurs dizaines de morts et de disparus, selon l'ONU. C'est cette dénonciation qui a valu au directeur du bureau conjoint des Nations unies de l'époque, Scott Campbell, d'être déclaré persona non grata dans le pays.
Depuis, la communauté internationale avait exigé une enquête au gouvernement congolais. Et finalement, après plus d'un an et demi de silence, le rapport de l'inspection générale de la police congolaise a été publié il y a quelques jours, dénonçant un certain nombre de violations et de manquements. Ce qui selon des sources diplomatiques occidentales n'est sans doute pas une coïncidence. Ce rapport tant attendu reconnaissait 16 disparitions et deux exécutions sommaires.
Son nom est parfois cité dans des chansons lors des manifestations hostiles au gouvernement. Et c'est aussi pour sa gestion des manifestations politiques qu'il se retrouve aujourd'hui sanctionné, notamment celles de janvier 2015 à Kinshasa contre le glissement du calendrier électoral. Des manifestations au cours desquelles, selon le Trésor américain, plus de 40 personnes ont été tuées, dont au moins 20 par les forces de sécurité. Un bilan contesté par le gouvernement congolais.