En 2011, la veille de la chute de Ben Ali, Sofien Farhani a perdu son frère sous les balles d’un agent des forces de sécurité. Aujourd’hui, il milite pour que les Tunisiens connaissent les crimes de la dictature : « On la connaît la vérité, nous, en tant que famille de martyr mais concernant le peuple tunisien, il faut se battre. »
Comme sa famille, près de 50 000 personnes ont déposé un dossier auprès de l’instance Vérité et dignité. Aujourd’hui, sa présidente Sihem Ben Sedrine assure que tous seront traités à temps malgré les réticences de responsables politiques : « Le bombardement n’a jamais cessé de la part de ceux qui ne souhaitent pas que ce processus existe et qu’il y ait une confrontation par rapport à ce passé. Nous recherchons les crimes de système, pas des règlements de compte à des individus en particulier. »
Eviter de tourner la page
Le gouvernement prépare en ce moment un projet de loi pour amnistier des coupables de corruption s’ils payent une indemnité à l’Etat. Pour Antonio Manganella, d’Avocat sans frontières, cela revient à tourner la page de la dictature sans la lire : « Donner un blanc-seing et une amnistie générale aux hauts fonctionnaires qui ont contribué à ce que la Tunisie soit une dictature, pour nous, est incompréhensible. »
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