C’est une tradition : chaque mardi soir, les membres les plus actifs de « Y’en a marre » se retrouvent aux Parcelles assainies, dans l’appartement où le mouvement a été créé. Cette semaine, la position sur le dialogue national est à l’ordre du jour.
Pour le rappeur Malal Talla, ce dialogue aurait dû s’ouvrir avant le référendum du 20 mars. « Peut-être que si Macky Sall avait eu l’intelligence, avant le référendum, de convoquer ce dialogue-là, ce dialogue pourrait être pertinent », scande celui que l’on surnomme « Fou Malade ».
« Au-delà de la fiabilité du fichier, les électeurs qui ne votent pas, on est 13 millions, qu’est-ce qu’on devrait faire pour que les gens votent plus ? Pour qu’on ait des institutions beaucoup plus légitimes, on n’a pas attendu le moment de dialogue de Macky Sall pour faire des plaidoyers autour de ces questions-là », explique Fadel Barro, porte-parole du mouvement sénégalais.
Un dialogue accaparé par l’APR et le PDS
Autre grief : « Y’en a marre » estime que le dialogue actuel a été accaparé par l’APR, le parti au pouvoir, et le PDS, principal parti d’opposition, et que la libération possible de Karim Wade a pris le dessus sur les questions de fond. « Si vous faites la revue de la presse, comment s’organiser à faire sortir Karim Wade, et aujourd’hui il serait en train d’approfondir la discussion autour de la grâce ou de l’amnistie, ce n’est pas le bien-être du Sénégal, ce qui ressort de ce dialogue », détaille « Fou Malade ».
S’ils refusent de rejoindre la table du dialogue, les membres de « Y’en a marre » entendent néanmoins jouer leur rôle de sentinelles de la démocratie et suivront de près les discussions en cours.