D'abord, il faut savoir que dans la loi de finances 2016, la redevance annuelle payée par les opérateurs de téléphonie mobile est passée de 2 à 3%. Une hausse de 50% qui représenterait des millions de dollars pour l'Etat congolais.
Dans un courrier daté du 5 novembre, adressé aux présidents de l'Assemblée et du Sénat, la fédération des entreprises du Congo mettait en garde les leaders du Parlement contre l'adoption de cette mesure proposée par le gouvernement, argumentant que ça allait placer la RDC parmi les pays d'Afrique sub-saharienne imposant le plus de taxes dans ce secteur. Mais aussi que cette mesure allait accroître « la fracture numérique pour une population avec un faible pouvoir d'achat ». Le patronat congolais avertissait également que cela allait entrainait une hausse généralisée des prix des télécommunications.
Les opérateurs disent avoir enregistré une baisse de revenus depuis le début de l'année, allant de 11% à 20%, assortis d'une baisse du nombre d'abonnés qui se comptent en millions de personnes. En cause, notamment, le processus d'identification des cartes sim imposé par le gouvernement dans un pays où tout le monde ne dispose pas d'une carte d'identité.
Alors que la loi rectificative de la loi de finances vient d'être adoptée, sans revenir sur cette mesure, on a vu les opérateurs appliquer une hausse des prix sur tous les forfaits. Reste à savoir si l'agence de régulation, l'ARPTC, va juger cette hausse conforme à la politique nationale des télécommunications à l'issue de l'enquête exigée par le ministre en charge du secteur.
« C’est une mort »
Joint par RFI, Kasonga Tshilunde, président de l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC), rappelle qu’internet est « une pièce maîtresse » du travail du journaliste et qu’il ya des médias qui ne fonctionnent que sur internet. Une telle hausse, souligne-t-il, s’apparente effectivement une « répression », synonyme d’asphyxie pour la presse congolaise et ses journalistes.