Du côté du parquet, on demande au public de faire preuve de patience. Et c’est le message que veut faire passer Victor Mumba Mukoko, le Premier avocat général : « Nous avons effectivement été saisis par une plainte de la Banque centrale du Congo et les enquêtes vont se poursuivre. C’est tout ce que je peux vous dire. Je ne peux rien vous dire d’autre à cet instant ».
Le parquet général a été saisi il y a moins de dix jours, mais selon des documents officiels qui ont fuité dans les médias, il a d’ores et déjà demandé le gel des avoirs et des comptes des membres de l’ancienne direction, de certains actionnaires, mais aussi de sociétés qu’ils possèdent.
Michel Losembe, ancien patron de la Biac, dit avoir confiance en la justice de son pays : « Je conçois bien évidement qu’au vu des difficultés que la banque traverse actuellement, il soit nécessaire d’éclairer l’opinion publique les origines et éventuellement sur les responsabilités et qu’elles soient établies afin de prendre les dispositions utiles pour préserver au mieux les fonds des épargnants. La protection de l’épargne a été ma motivation tout au long de mon mandat ».
Cet ancien dirigeant de la Biac assure que toutes les décisions prises durant son mandat l’ont été en concertation étroite avec la Banque centrale. Selon une source proche de l’ancien conseil d’administration, la Banque centrale aurait elle-même effectué un audit de juin 2015 à février 2016 sans qu’aucune fraude ne soit relevée. Cette source parle volontiers d’une tentative de déstabilisation de la Biac, rappelant qu’elle est à vendre et qu’elle va donc être rachetée.