« Bon anniversaire raïs ! Que Dieu vous bénisse ! », entend-on dans le cortège. Les militants sont surexcités au départ de la marche pro-Kabila, alors que la circulation n’a pas encore été coupée. Et les premiers cortèges sont dispersés aux quatre coins d’un rond-point.
« Ce sont des militants, il n'y a pas de voyous, assure Emmanuel Ramazani Shadari, secrétaire général adjoint du PPRD. Ce sont des gens identifiés avec leurs adresses. Et nous sommes nombreux. »
La marche commence à peine et certains cadres du PPRD commentent déjà l’affluence. « Ça arrête les débats. Le match est terminé aujourd'hui », commente l'un d'eux.
Un référendum à venir ?
Arrivée au stade vélodrome de Kitambo. Le secrétaire général du PPRD, Henri Mova, prend la parole en lingala. Mais quand il parle français, c’est pour mettre en garde l’opposition.
« Attention ! Un jour ils risquent de dire au peuple : "Allons au référendum !" Et on ne parle plus de dialogue. Le peuple rwandais l'a fait, le peuple burundais l'a fait. Vous pensez que nous sommes ici encore pour ne pas le faire ? », a lancé M. Mova.
« Opposants, il faut que vous le sachiez, il n’y aura pas d’élections », entonnent les militants face à lui.
Bataille de chiffres
Si la semaine dernière, la Dynamique de l'opposition avait avancé le chiffre de 200 000 manifestants, le PPRD, lui, dit avoir aligné pas moins de 2 millions de personnes. Ils sont en tout cas des milliers à avoir tenu à souhaiter l’anniversaire du président.
Une marche décriée par l’opposition avant même d’être annoncée, qui accuse le PPRD d’acheter ses militants. « Le Congo Kinshasa n'est pas le Congo Brazza et encore moins le Rwanda. Mais pourquoi [Henri Mova] n'a pas évoqué le cas du Burkina Faso où la population s'est levée et le président est parti ? », interroge Patrick Mayombe, le « modérateur tournant » de la Dynamique de l'opposition.
Patrick Mayombe qualifie d'échec cuisant la marche du PPRD, estimant que « la mobilisation des bus d'Etat, des présidents d'université et d'instituts et le fait d'avoir distribué de l'argent aux vendeuses du marché auraient dû permettre de mobiliser plus ». La semaine dernière, la majorité avait aussi décrié le chiffre donné par l'opposition, estimant qu'ils n'étaient pas plus de 2 000.