RDC: une grève au greffe entrave la publication du polémique arrêt de la Cour

En République démocratique du Congo (RDC), au moment où le PPRD, parti présidentiel, organise, ce samedi 4 juin, une marche, tout comme l’opposition, la semaine dernière, la polémique entre les deux parti es autour du dernier arrêt de la Cour constitutionnelle se poursuit. Pour les uns, l'arrêt est clair. Il permettrait au président Kabila de rester au pouvoir au-delà de la fin de son mandat et jusqu'à l'organisation des élections. Dans l'opposition, les avis sont partagés. En effet, nombreux sont ceux qui dénoncent une Cour aux ordres qui aurait entériné le glissement. D’autres, néanmoins, restent persuadés que l'arrêt n'est pas un blanc-seing, loin de là. Or, le fameux arrêt qui fait l'objet de tant de spéculations n'a toujours pas été publié au journal officiel, en raison d'un mouvement de grève au greffe.

Cela fait plus d'un an que la Cour constitutionnelle est officiellement installée mais que les agents du greffe, les secrétaires du parquet et autres personnels administratifs disent ne pas avoir reçu les émoluments prévus par la loi.

« Qu'est-ce qu'on peut faire avec 80 000 francs congolais, c’est-à-dire 80 dollars par mois ?! », s'indigne l'un des représentants de ces agents en colère qui selon lui, au salaire de base devrait s'ajouter une prime allant même, selon les grades, jusqu'à 2 000 dollars.

« C'est ce qui est prévu par l'assemblée », insiste-t-il avant d’ajouter que c'est « le gouvernement qui enterre la Cour constitutionnelle ».

« C'est vrai que c'est une honte d'entendre nos politiciens, tous bords confondus, parler de la Cour à tout bout de champ, sans même se soucier de savoir si elle peut fonctionner », s'indigne une source judiciaire.

Le président de la Cour a lui-même écrit plusieurs fois au Premier ministre pour se plaindre de cette situation, demandant au gouvernement de traiter ce dossier avec diligence. Réunions, groupes d'experts, arbitrages… Ces agents disent n'avoir toujours rien vu venir.

Pour l'opposant Martin Fayulu, cette situation est très grave.

« Nous devons savoir ce qui se trouve dans cet arrêt parce qu'il existe aujourd'hui une certaine confusion », dit ce candidat à la présidentielle, avant d’ajouter que la Cour « devait lever » tout équivoque.

« Qui a été vérifié ses comptes, ses budgets ? », s'indigne, de son côté, le secrétaire général du PPRD. Pour Henri Mova, cette affaire est juste une manière de jeter l'opprobre sur la Cour.

« Tout ça parce que la Cour a rendu un arrêt qui ne leur plaît pas », a-t-il ajouté.
 

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