Sahara occidental: en deuil, le Front Polisario doit se trouver un nouveau chef

Décédé mardi 31 mai, Mohamed Abdelaziz dirigeait le mouvement pour l’indépendance du Sahara occidental depuis 1976. Le Front Polisario a décrété 40 jours de deuil, durant lesquels se tient également un congrès extraordinaire chargé d'élire un successeur à son chef historique. Aujourd'hui le Front Polisario est divisé : plusieurs clans s'affrontent sur la ligne politique à suivre.

Parmi les Sahraouis, certains sont nés dans ce qu'ils appellent les territoires libérés, d'autres dans les camps de réfugiés en Algérie, comme celui de Tindouf. Une distinction qui s'incarne dans deux courants. Le clan dit « algérien », qui représente une ligne plus dure, exige un référendum sur l'autodétermination afin d'obtenir l'indépendance.

L'autre branche, elle, est prête à négocier avec les autorités marocaines. Le Maroc propose aux Sahraouis une large autonomie, mais sous sa souveraineté. Dans ce courant, ce sont les noms du frère du fondateur de Polisario, Bachir Mustapha Sayed, et celui de l'actuel Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar, qui circulent pour prendre la tête du mouvement indépendantiste.

L'influence de l'Algérie

Mais pour certains observateurs, la question du successeur du chef historique de Polisario est entre les mains des autorités algériennes. Pour Taleb Mohammed, membre du Conseil royal consultatif des Affaires sahariennes, la succession à la direction du mouvement est déjà décidée. Il cite le nom de Brahim Ghali, ancien ambassadeur de la RASD à Alger. « Un homme très apprécié dans les camps de réfugiés », explique-t-il.

La chercheuse et professeur à l’université Paris VIII, Khadigea Finan, elle, souligne l'affaiblissement du mouvement indépendantiste avant d'ajouter que « le Front Polisario doit sa survie à l'Algérie ».

Mohamed Abdelaziz sera inhumé samedi au Sahara occidental. Sa dépouille sera aussi exposée vendredi après-midi dans les camps de réfugiés sahraouis, dans la région de Tindouf.

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