Le bureau de coordination humanitaire de l'ONU dit ne disposer que d'informations parcellaires sur les conditions de vie des déplacés, en majorité des femmes et des enfants, faute d'accès à la zone. Des dizaines de milliers de déplacés auxquels les ONG, excédées par la situation, ne peuvent pas porter assistance.
« On ne refuse l'accès à personne, sauf dans les zones d'opérations », explique le gouverneur de la province. « Les militaires nous ont interdit de venir en expliquant qu'il n'y avait plus de camps », précise un humanitaire.
Une situation de blocage qui dure depuis plus de deux mois au grand dam d'ONG qui se plaignent déjà d'attaques répétées contre leur personnel et avaient même menacé plusieurs fois de se mettre en grève et d'aller en convoi demander des explications au gouverneur de la province.
« Il a fallu les calmer, ça aurait été contre-productif », dit-on du côté onusien, assurant que le message a été plusieurs fois passé aux autorités. « Mais elles ne veulent pas », dit la même source onusienne. « Ils ne protestent pas publiquement contre la violation du caractère civil des camps par l'armée, ne protègent pas les déplacés, ne nous aident pas à avoir accès », grognent plusieurs ONG, rappelant la dernière résolution et le mandat de la Monusco de protection des civils.
Le porte-parole de la mission onusienne avait expliqué au cours d'une conférence de presse que le gouvernement et la Monusco avaient signé un accord de reprise de la coopération mais que les casques bleus n'avaient pas été « invités ou associés à cette opération de l'armée congolaise ». « Les déplacés sont en train de revenir dans les camps, cette situation va se répéter et la plus grande mission de maintien de la paix au monde ne fait que crier son impuissance », explique, dépité, le responsable d'une autre ONG.