La police de l'Etat d’Anambra déclare avoir retrouvé cinq corps. Le mouvement Peuple indigène du Biafra évoque au moins 35 personnes tuées. Dans l'Etat voisin du Delta, la police estime avoir riposté à des attaques et dénombre cinq tués. Les militants pro-Biafra eux dénoncent des bavures des forces de l'ordre.
Les tensions entre les autorités nigérianes et les indépendantistes du sud-est ne sont pas prêtes de s'apaiser. Surtout à deux jours de la première visite du président Muhammadu Buhari prévue dans le sud-est du Nigeria.
La fièvre gagne à nouveau les capitales des Etats de Imo, Ebonyi, Abia et River. Les slogans en faveur d'un Biafra libre résonnent à nouveau dans le sud-est du Nigeria, et ce de plus en plus fort sur ces territoires, théâtre de 1967 à 1970 d'un conflit ayant causé près d'1 million de victimes.
Depuis plusieurs mois les militants indépendantistes exigent la libération de leur leader Nnamdi Kanu, toujours détenu. La récente solidarité affichée par les Vengeurs du delta du Niger est de nature à les revigorer. Et cette connexion entre pro-biafrais et insurgés du delta du Niger suscite des inquiétudes à un an du cinquantenaire du déclenchement de la guerre du Biafra.
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► Un raprochement est-il possible entre insurgés du delta et militants pro-Biafra ?
Dans un ultimatum adressé au gouvernement, le porte-parole des Vengeurs du delta a demandé la libération du chef des sécessionnistes biafrais le mois dernier. Les médias du mouvement sécessionnistes de leurs côtés ne manquent jamais d’applaudir les opérations de sabotage des insurgés contre les sites pétroliers.
La tentation existe pour que les causes des deux groupes se réunissent. Les insurgés des Vengeurs du delta ont des moyens de pression bien plus importants car ils peuvent prendre en otage la production de pétrole, mais le poids démographique de l’ethnie Ijaw est bien plus faible que les Ibos qu’espèrent séduire les sécessionnistes.
Il existe aussi des liens historiques entre des mouvements Ijaws et Ibo. Mais rien ne permet d’affirmer qu’ils agissent de façon concertée, et ils ne partagent pas les mêmes objectifs. Les insurgés du delta souhaitent que les autorités abandonnent les poursuites judiciaires visant plusieurs de leurs dirigeants. Ils veulent aussi voir reconduit au même niveau le généreux programme d’amnistie lancé en 2009, et se voir octroyer les mêmes contrats de protection des sites pétroliers.
Le mouvement biafrais aspire, lui, à l’indépendance, et sur ce point le président Muhammadu Buhari a promis de ne rien céder face à ceux qui menacent l’unité du pays.