Avec ce nouveau front, le chef d'Etat nigérian fait face à une situation sensible en terme économique car le pétrole est la principale ressource du pays. Mais le réveil de cette insurrection dans le sud pourrait également constituer à terme une source de tension sur l'unité de la fédération du Nigeria.
Shell et Chevron déplacent leur personnel en dehors du delta du Niger, et de fait réduisent l'activité dans leurs terminaux respectifs. Eni et Exxon se déclarent être en situation de « force majeur », donc en incapacité de livrer de leur production de pétrole brut.
Les autoproclamés « vengeurs du delta du Niger » maintiennent une forte pression, en renouvelant « le conseil de quitter la région pour les groupes étrangers ». Ce week-end, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger, le Mend, a pris une nouvelle fois ses distances avec ces nouveaux insurgés.
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Dans un courriel rendu public, les anciens rebelles s'engagent eux à respecter le cessez-le-feu en cours depuis la loi d'amnistie de 2009. Et ce malgré la perte de juteux contrats de surveillance des pipelines accordés sous la présidence de Goodluck Jonathan.
En renforçant la sécurité autour des installations pétrolières du Sud, le président Muhammadu Buhari cherche à reprendre la main avant que la situation ne soit hors de contrôle. D'autant que sur leur site Internet, les vengeurs du delta du Niger se déclarent solidaires des militants pro-Biafra et indiquent vouloir faire cause commune. Au nom des vengeurs du delta, Mudoch Agbinibo, leur porte-parole, évoque une sécession à partir d'octobre prochain, avec le lancement d'une monnaie, un drapeau et un passeport.