Sur les photos, l’Algérien Annouar Damani sourit. A la presse, il confie avoir trouvé l’homme de sa vie. Mais son compagnon marocain, lui, ne veut pas se faire photographier. Au journaliste qui l’interroge, il refuse même de donner son nom. C’est déjà assez compliqué comme ça. Sa famille l’a chassé quand elle a compris qui étaient ses amis sur Facebook.
Annouar et son compagnon ont beaucoup de choses en commun. Ils ont 26 ans l’un et l’autre et ils dorment sous le même toit, avec des centaines d’autres certes, puisqu’ils habitent dans un centre de détention administrative à Melilla, une enclave espagnole dans le nord du Maroc.
Même s’ils n’ont pas encore le statut de réfugié, ils ont décidé de se marier, ce qui est légal en Espagne, mais impossible dans leurs pays d’origine, l’Algérie et le Maroc.
Annouar Damani, un musulman qui s’est converti au christianisme, sait bien que cette union n’est pas du goût de tout le monde. Son frère, qui est imam en Algérie, a déjà reçu des menaces, a-t-il expliqué au journal espagnol El Diario.
A leur mariage, les tourtereaux comptent inviter tous les pensionnaires du Centre d'accueil temporaire pour immigrés de Melilla. Le jour de la noce, malgré tout, ils entendent bien faire la fête. La musique sera occidentale, expliquent-ils, mais en précisant qu’ils n’oublieront pas le henné, cette promesse de bonne entente entre les époux.