Burkina Faso: la tension n'est pas retombée à Dédougou

Au Burkina Faso, la tension est remontée d’un cran encore dimanche dans la ville de Dédougou à 270 km à l’ouest de Ouagadougou. L’expulsion du représentant local du mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples par le chef du canton a ravivé les tensions dans la ville. Depuis quelques jours déjà, Dédougou a connu de violentes manifestations suite au décès suspect d’un jeune dans un centre de santé, après un séjour à la gendarmerie. Des jeunes de la ville qui accusent les forces de sécurité d’avoir torturé la victime, avaient saccagé et incendié les biens personnels de certains gendarmes.

Les partisans du chef du canton de Dédougou ont obligé le président de la section locale du mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples à quitter la ville.

Selon Chrisogone Zougmoré, président du MBDHP, Kadinza Lamoussa a été embarqué manu militari dans un véhicule avec ses effets personnels et déposé en rase campagne sous l’ordre du chef de canton.

Il est reproché au représentant local du mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, son rôle dans les manifestations que la ville a vécu en début de semaine dernière. « Il est accusé de n’avoir pas usé de tout son poids pour mettre fin aux manifestations » souligne Chrisogone Zougmoré.

Les partisans de Lamoussa Kadinza, qui ont voulu protester contre cette expulsion, ont été dispersés à coups de bâton. L’expulsé passera la nuit à la belle étoile avec ses bagages, après les constats faits par la police indique le président du MBDHP.

Sur les antennes de la télévision publique, le chef du canton accuse le représentant local du MBHP d’avoir commis une faute lourde, celle de transgresser les coutumes, sans d’autres précisions. « C’est normal qu’on défende nos coutumes » a fait savoir le chef du canton.

Dépêché sur place, le gouverneur de la région rassure que les réparations d’usage seront faites et que la situation reviendra à la normale dans les jours à venir.

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