Assis au coin café d’une libraire d’Antananarivo avec son livre, Rivo Raphaël Chreçant, étudiant et pragmatique, sait qu’il aura du mal à concrétiser son rêve. « J'ai envie de devenir écrivain, un de ces jours. Ce qui me retient principalement, ce sont les moyens : les moyens de me lancer totalement dans l'écriture parce qu'ici on s'accorde à dire qu'à Madagascar, on ne peut pas vivre de sa plume ».
La population n’a pas les moyens d’acheter des ouvrages et les auteurs n’arrivent pas à vivre de leur métier. Les écrivains sont en effet obligés de trouver un travail à côté pour survivre comme ça a été le cas de la romancière Michèle Rakotoson. Avec la crise économique les lecteurs se font rares. « A Madagascar, on ne vit pas de son écriture. C'ets vrai qu'il y a une perte de la lecture aprce que le pouvoir d'achat est extrêmement faible, et le livre est cher. Même le livre de poche, les gens ont du mal en acheter ! »
Ce coût prohibitif est dû aux matériaux de base, qu’il faut importer. L’édition devient donc peu rentable. Désormais seulement une trentaine d’ouvrages sont édités chaque année dans le pays, contre plus de 100 dans les années 2000.