Difficile de savoir avec précision ce qui s'est passé ce week-end en Méditerranée. Ce qui est certain à ce stade, c'est que les garde-côtes grecs, dimanche matin, ont signalé à un cargo battant pavillon philippin, le Eastern Confidence, qu'un bateau était en détresse, moteur en panne, dans son secteur de navigation, à 95 milles nautiques au large de Pylos, dans l'ouest de la Grèce.
Le cargo s'est alors dirigé vers l'embarcation, qui s'est révélée être un bateau de pêche en bois en panne de moteur, en provenance de Tobrouk, en Libye. A bord, selon l'Organisation internationale des migrations : 41 migrants érythréens, somaliens, éthiopiens et égyptiens. D'après le journal de bord du cargo, ces réfugiés ont fait connaître leur volonté d'aller en Italie. Après une heure de négociations, tous ont finalement accepté d'être ramenés sains et saufs dans le port de Kalamata, dans le Péloponnèse, où ils se trouvent aujourd'hui.
Un scénario difficile à confirmer
C'est à ce moment-là que le récit se complique. A Kalamata, un journaliste de la BBC a interrogé certains des passagers, qui affirment être les survivants d'un naufrage catastrophique, après que leurs passeurs ont tenté de les transférer, en pleine nuit, à bord d'un navire déjà bondé et qui a finalement chaviré. Ils affirment être les seuls à être parvenus à rejoindre à la nage leur petit bateau, finalement récupéré par les garde-côtes grecs le lendemain.
Mais l'Organisation internationale des migrations, qui interroge actuellement ces survivants, dit ne pas avoir recueilli de tels récits. Si elle confirme bien la récupération de 41 migrants, comme le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU ou plusieurs associations d'aide aux migrants, elle dit ne pas être en mesure à ce stade de dire si un naufrage majeur a bien eu lieu au large des côtes de la Grèce. A Genève, un porte-parole du HCR précise qu'une équipe a été dépêchée sur place pour établir une fois pour toutes la réalité des faits et que les premiers témoignages recueillis recoupent le scénario décrit par le journaliste de la BBC.
De son côté, le gouvernement en Somalie évoque la mort de 200 à 300 Somaliens dans ce naufrage.