L'affaire débute à l'été 2013. En visite à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger, Erik Prince et ses collaborateurs réfléchissent à la manière de protéger une mine de magnésium. Ils en arrivent à la conclusion qu'un avion léger équipé de puissantes caméras serait une bonne solution. Erik Prince investit alors dans le plus secret dans une société autrichienne, capable de mener des travaux de transformation et achète un avion agricole à 1 million de dollars. Prince flaire la bonne affaire, l'avion est bon marché et, une fois rééquipé de caméras et de blindages, il pourrait être revendu bien plus cher. En 2014, la priorité est de livrer le plus vite possible deux avions au Mali, mais le marché tombe à l'eau.
Pour exporter, Frontier Service Group, la société d'Erik Prince, doit pouvoir se soustraire à la très rigoureuse législation autrichienne, sur les exportations d'armes. Selon «The Intercept», il monte alors une société-écran en Bulgarie chargée de commercialiser l'avion. Mais rapidement, Prince cherche à accrocher de l'armement sous l'avion à hélice, des bombes fabriquées en Bulgarie. Destination officielle : le Kenya. En réalité, le Soudan du Sud, pour soutenir les troupes de Salva Kiir, une vieille connaissance d'Erik Prince.
Mais un désaccord sur les termes du contrat, conduit là encore à une impasse. Entre-temps, l'affaire a commencé à faire du bruit, les autorités américaines sont alertées, mais en 2015 à Hong Kong, les investisseurs gouvernementaux chinois de la Société Frontier Service Group réitèrent leur soutien à Erik Prince.