« Nous sommes au marché pour chercher à manger. La nuit d'aujourd'hui s'est passée dans le calme. On ne sait pas ce que ça va donner aujourd'hui, demain ou après-demain. Mais, on a besoin de la paix », ainsi parle Nadège, la quarantaine révolue qui fait partie des habitants qui n'ont pas quitté Makéléké à la suite des affrontements entre l'armée et un groupe d'assaillants. Mardi matin, elle venue faire ses achats dans le marché Bourreau quelque peu animé alors que tous les commerces ou presque de la zone sont restés fermés.
Les commerçantes du marché Bourreau qui proposent du manioc, des légumes ou encore des fruits, affirment avoir tourné à perte et souhaitent qu'une paix véritable s'installe. « Personnellement, je suis rentrée du village avec une importante quantité de marchandises. J'ai tout abandonné parce que tous les acheteurs ont fui. J'ai donc perdu mon argent », déclare une marchande. « Hier, je n'avais pas fui. En tout cas, aujourd'hui nous sommes revenus vendre nos articles. Ce dont on a besoin c'est la paix, rien que la paix », ajoute une autre.
Un bilan revu à la hausse
Après les affrontements qui ont opposés forces de sécurité et hommes armés dans la nuit de dimanche à lundi dans les quartiers sud de Brazzaville, les autorités avaient donné un premier bilan d'au moins 5 morts. Un bilan revu à la hausse ce mardi : 17 personnes ont été tuées et 54 hommes armés arrêtés, selon le ministre de la Communication, qui affirme que les assaillants seraient bien sous l'autorité du Pasteur Ntumi, qui a pourtant déjà démenti toute implication. Six membres des forces de l'ordre ont également été blessés, ainsi que plusieurs civils, dont le nombre exact reste à déterminer, selon le ministre.