avec notre envoyée spéciale, Catherine Fruchon-Toussaint
A tout juste quarante ans, Janis Otsiemi est heureux comme un enfant. Heureux d'être invité ici à Lyon pour la première fois. C'est une promotion, dit-il, de rencontrer les auteurs qui lui ont donné le goût du polar, comme l'Américain James Grady. Il est aussi fier de présenter aux lecteurs français ses romans noirs qui dressent un portrait implacable de son pays natal le Gabon.
« Quand vous arrivez à Libreville, il y a ce que l’on appelle la ‘carte postale’, explique l’écrivain. Vous avez le front de mer avec la présidence, les ministères, etc. Mais tout ça ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est ce qu’il y a derrière les murs. Et la langue française que j’utilise dans mes romans, c’est celle-là même que l’on parle derrière les murs ».
« agir sur les consciences »
Et derrière les murs, on trouve à la fois « la précarité, la violence, le chômage » poursuit Janos Otsiemi. Et c'est un tableau sans concession qu'il dresse de son pays. « Moi je n’ai pas de solution toute faite pour le Gabon, mon travail est d’agir sur les consciences. En écrivant mes polars, en dressant le tableau noir du Gabon, j’essaie de donner ma vision de la société dans laquelle je vis ».
Une vision que l'on retrouve dans son dernier roman, Les voleurs de sexe, paru aux éditions Jigal, fin 2015. Un livre à l'honneur ici à Quais du Polar qui referme ses portes ce dimanche soir.