Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Le renouvellement du mandat de la Monusco est un bras de fer annuel entre l’ONU et les autorités de Kinshasa qui souhaitent voir partir cette opération de maintien de la paix, en place depuis 16 ans dans le pays.
Mais cette année, le vote, qui se tiendra ce mercredi 30 mars, intervient dans un contexte très particulier avec la fin du mandat de Joseph Kabila et la crainte de le voir se maintenir au pouvoir et ouvrir une nouvelle crise constitutionnelle au cœur de l’Afrique centrale.
Pas question dans ces conditions de réduire de 1 700 le nombre de ses casques bleus, comme l’avait recommandé le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon en décembre dernier. La résolution laisse toutefois entrouverte une porte de négociation si des progrès substantiels sont réalisés sur le terrain.
Les civils entre deux feux
Mais c’est peu dire que l’ONU n’y croit pas tant elle met l’accent sur la protection des civils qui sont les premières victimes des groupes armés opèrant dans l’est, mais aussi des forces de sécurité nationale dans ce contexte préélectoral très tendu.
Le Conseil de sécurité rappelle d’ailleurs la date butoir de novembre 2016 pour la tenue des élections, mais il omet de préciser ce qu’il peut advenir de la mission au cas où Joseph Kabila s’accrocherait au pouvoir.
Autre écueil, la lutte contre les groupes armés rebelles : l’ONU souhaiterait voir une intensification des opérations. La Monusco a d’ailleurs signé un accord de coopération avec les forces gouvernementales. Dans cet accord, les opérations ne sont plus conjointes mais coordonnées et ce sont les FARDC qui font le choix de faire appel ou non aux casques bleus pour une assistance dont elles déterminent le contenu.
Autant dire que ce nouveau mandat de la Monusco, que l’ONU voulait plus stratégique et politique, risque de se heurter à nouveau au refus des Congolais de coopérer.