Le ministre de l'Intérieur en personne, Raymond Zéphyrin Mboulou, est apparu au milieu de la nuit à la télévision publique pour égrainer les résultats officiels, pendant plus de deux heures. Une litanie de chiffres au terme de laquelle le ministre conclut par la victoire dès le premier tour de Denis Sassou-Nguesso avec 60,4% des suffrages. Guy-Brice Parfait Kolelas arrive en seconde position avec 15 % des voix, suivi de Jean-Marie Michel Mokoko avec 13,89%. Aussitôt, Denis Sassou-Nguesso donne une conférence de presse à son QG de campagne. Il se félicite de ces résultats qui, selon lui, « traduisent la réelle volonté du peuple ».
L’opposition conteste les chiffres
Ce jeudi matin, Jean-Marie Michel Mokoko a diffusé sur les réseaux sociaux un message aux Congolais dans lequel il dénonce des irrégularités multiples et évoque une « forfaiture de plus », demandant aux Congolais de réclamer leur vote « confisqué et volé ». L’opposant avait demandé la veille un recomptage des voix et en appelle à la rue, sans préciser les formes que pourrait prendre son appel à la désobéissance civile, qui pourrait tenir de la grève générale.
De son côté, le ministre de la Communication, Thierry Moungalla, invite le général Mokoko à utiliser toutes les voies de recours prévues par la loi. « La Constitution ne reconnaît pas la désobéissance civile » c'est donc « ipso facto prendre le risque d’être soumis à la loi », a-t-il déclaré. Pierre Ngolo, secrétaire général du Parti congolais du Travail, au pouvoir à Brazzaville, appelle plutôt l'opposition à se comporter en « véritables démocrates » et à reconnaître que le peuple s'est exprimé.
De son côté, Guy-Brice Parfait Kolelas dit détenir des preuves que les résultats officiels ont été falsifiés et a annoncé son intention de déposer des recours devant la Cour constitutionnelle.
Autre candidat à envisager des recours : André Okombi Salissa, qui a obtenu 3,96% des voix.
La victoire de Denis Sassou-Nguesso a été annoncée alors que le pays était privé de télécommunications depuis plus de quatre jours. Les autorités avaient coupé Internet et le téléphone à la veille du scrutin pour empêcher l'opposition de verser dans l'« illégalité » en publiant elle-même les résultats de l'élection. Après l'annonce des résultats, les télécommunications ont été rétablies progressivement.