Ce qui fait débat au Niger, ce n'est pas le score écrasant du président. Il s'explique simplement par le boycott de l'opposition : les électeurs qui sont sortis voter dimanche sont essentiellement ceux qui ont soutenu le chef de l'Etat. La participation, en revanche, est vivement critiquée par l'opposition.
La mobilisation a été de 59%, selon la Céni, soit seulement sept points de moins qu'au premier tour. Entre les deux tours, Mahamadou Issoufou a gagné plus de deux millions d'électeurs. Mais d'où viennent ces voix ? S'agit-il de celles apportées par les candidats qui l'ont rallié ou de celles des abstentionnistes du premier tour ? C'est la question que se posent depuis ce mardi soir plusieurs observateurs étrangers.
Pour le pouvoir, ces chiffres annoncés par la Céni ne souffrent d'aucune contestation. Ils sont liés notamment à la bonne campagne du président Issoufou et de ses soutiens qui n'ont pas ménagé leur énergie pour sillonner le pays pendant des jours et des jours.