Le premier volet des mesures demandées par l’Union européenne concerne la liberté de la presse : Bujumbura doit autoriser la réouverture de tous médias privés car pour l’heure actuelle seules deux radios peuvent à nouveau émettre. Mais surtout, le gouvernement doit assurer la sécurité et la liberté des journalistes en prenant des mesures concrètes contre les actes d’intimidation à leur encontre. Depuis le début de la crise, nombre d’entre eux ont été arrêtés, torturés, assassinés ou encore forcés à l’exil.
Second groupe à protéger, les défenseurs des droits de l’homme. Bruxelles demande la levée des sanctions qui pèsent sur une dizaine d’ONG, et que cesse l’oppression subie par leurs militants. Les manifestants arrêtés alors qu’ils n’ont pas commis de violence doivent être libérés, les autres doivent comparaître dans les délais légaux. Selon l’ONU, ils sont plusieurs centaines incarcérées sans jugement.
L’UE réclame ensuite des enquêtes internationales sur les allégations de tortures, de violences sexuelles, de disparitions et d'exécutions extrajudiciaires. Les responsables doivent être punis.
Il faut enfin qu’un dialogue inclusif se tienne, car Bujumbura refuse toujours de rencontrer l’opposition en exil. Si ces mesures sont appliquées, l’Europe débloquera son enveloppe budgétaire. Mais dans le cas contraire elle ne compte pas en rester là : Bruxelles prévoit de « revoir » son financement au contingent burundais dans l’Amisom (la mission africaine en Somalie). La quote-part versée au gouvernement pour sa participation dans l’Amisom est également en jeu.