Al-Lithi était depuis dix-huit mois au cœur de combats sanglants opposant des groupes islamistes, dont des éléments de l'organisation Etat islamique aux forces de Khalifa Haftar réunies sous la bannière de l'opération Dignité. Cette bataille lancée en mai 2014 ne devait durer que quelques jours.
Le général Haftar, aidé par une coalition de brigades locales et « l'armée nationale libyenne » qu'il dirige, se lancent dans l'opération Dignité pour déloger les islamistes. Présents depuis 2011 dans Benghazi, ils se sont regroupés eux-mêmes en une coalition de brigades : Ansar al-Charia, lié à al-Qaïda, Rafallah al-Sahati et les Martyrs du 17 février, avec la participation de combattants du groupe Etat islamique.
La population célèbre le départ des brigades
Après des mois d'enlisement, de bombardements aériens sans résultat, samedi dernier, une énième offensive est lancée par les forces loyalistes contre plusieurs secteurs tenus par les islamistes : le quartier al-Lithi donc, mais aussi plusieurs casernes ont été reprises. La plus emblématique, celle tenue par la brigade islamiste de Rafallah al-Sahati. C'est cette même caserne qui fut attaquée en 2012 par une population civile excédée par la mainmise des islamistes.
Ce mardi, une partie de cette population qui avait fui les combats est revenue dans le quartier d'al-Lithi pour célébrer le départ de ces brigades. Mohamed est un habitant du quartier. Il l'avait quitté il y a un an et demi pour s'installer chez des proches en banlieue de Benghazi. Il est revenu mardi voir sa maison pour la première fois.
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■ La validation du nouveau gouvernement d'union reportée
La mise en place d'un gouvernement d'union nationale se fait attendre. Mardi, le Parlement reconnu (Tobrouk) n'a pu, faute de quorum, tenir un vote de confiance. La séance a été reportée à la semaine prochaine.
Les Occidentaux se sont dit prêts à contribuer au rétablissement de la sécurité dans le pays à condition qu'un gouvernement d'union nationale en fasse la demande.
Le représentant spécial de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, qui avait encouragé les députés à participer à la séance, a fait état de son « inquiétude face à la lenteur du processus politique », appelant à l'accélérer « pour stopper l'expansion de l'EI ».