«Trop, c’est trop ! Tout le monde en a assez, tout le monde en a marre ! Nous vivons actuellement ce que nous n’avons jamais vécu. » Des propos de Louis Mbemba Souma, le secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée.
L'USTG est l’un des principaux animateurs du mouvement de grève. Lundi, ce dernier a été largement suivi, tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Ce qui a fait dire à un haut cadre de l’administration que la Guinée n’avait jamais été aussi morne que ce lundi.
Lorsque le gouvernement dit qu’il n’y a pas d’argent pour accéder aux revendications des fonctionnaires, Mamadou Mansaré, le porte-parole des grévistes, se souvient : « Il y a quelques mois, le gouvernement guinéen nous a dit qu’il était capable à lui seul de financer l'élection présidentielle. Ce qui veut dire qu’il y a quelques mois, les caisses de l’Etat étaient pleines ! »
Le gouvernement rappelle qu'Ebola est passé par là
Louis Mbemba Souma accuse : « Où est passé l’argent ? Nous savons que c’est la mauvaise gestion qui a conduit le gouvernement à cela, la gabegie et la mal-gouvernance. Ils n’ont qu’à prendre leurs responsabilités pour remettre les choses sur les rails. »
Le porte-parole du gouvernement contre-attaque. Albert Damantang Camara explique : « De tous les concours extérieurs qui ont été annoncés, aucun d’entre eux n’est pratiquement arrivé en Guinée. Les investissements se sont arrêtés, nous avons perdu plus de 1 000 milliards de recettes. Et l'année dernière, le syndicat nous a amenés à prendre des mesures qui ont diminué de 20 % les recettes de l’Etat sur le prix du carburant et qui a augmenté de 40 % les salaires. »
Albert Damantang Camara rappelle par ailleurs : « Nous avons vécu deux ans d’Ebola avec des effets qui sont parfois supérieurs à ceux qu’un pays en guerre aurait subis. » Et de conclure : « Voilà ce qui a vidé les caisses de l’Etat ou voilà ce qui a fait que les caisses de l’Etat n’ont pas pu se remplir ! »