A la station-service du rond-point Cambérène, les membres d'une même famille s'apprêtent à quitter Dakar pour quelques jours. Avec leur petit van, ils empruntent l'autoroute depuis l'ouverture du premier tronçon en 2013 et arrivent à destination en une heure, contre trois auparavant : « Très positif. Ça réduit le temps, ça réduit la consommation. Le seul truc qu’il y a, c’est que c’est trop cher ».
Le marathon de Dakar célèbre la fin des travaux de prolongement de l'autoroute à péage. Mais plusieurs représentants de la société civile ne sont pas à la fête et appellent au boycott de l'événement. Ils dénoncent la concession accordée et les tarifs d'accès à l'autoroute, entre 500 et 1 400 francs CFA (0,76 euro et 2,13 euros) selon la destination. Le coordonnateur du Mouvement du 23 juin (M23), Mamadou Mbodj : « Les prix sont exorbitants, et au quotidien ce n’est pas possible pour un employé moyen ».
Le contrat d'extension a été remporté par la filiale sénégalaise du groupe de BTP français Eiffage. Avec un investissement total de 121 millions d'euros, les travaux ont été réalisés grâce à un partenariat public-privé. Gérard Sénac, PDG d'Eiffage Sénégal : « En fait, le prix du péage a été défini par l’Etat. Ce n’est pas moi qui ai décidé de dire, le péage est à 1 000 francs là, 500 francs là et 400 francs là-bas ».
Le nouveau tronçon de 16,5 kilomètres relie le cœur de Dakar au futur aéroport international Blaise-Diagne. Cette autoroute, les autorités misent dessus pour désengorger la capitale. Mansour Tall, chargé de programmes à ONU-Habitat : « Je ne sais ce que serait sortir de Dakar à l’heure actuelle s’il n’y avait pas l’autoroute. Et je pense qu’il faut combiner tous les systèmes de transport pour arriver à répondre à une demande qui sera sans cesse croissante ».
Pour aller plus loin, l’ONU-Habitat appelle les autorités à accélérer la mise en place du futur train express régional qui reliera, lui aussi, Dakar au nouvel aéroport et à appliquer des tarifs accessibles au plus grand nombre.