Au début, tout semble aller très vite. Cinq jours après l'assassinat de Pascal Kabungulu, une plainte est déposée et dès le lendemain une commission d'enquête est mise sur pied. Quinze jours plus tard, elle rend ses conclusions.
Plusieurs personnes sont mises en cause dont un haut gradé de la région, le lieutenant-colonel Thierry Illunga, un commandant régional des FARDC, l’armée congolaise, qui avait fait quelques mois plus tôt l'objet d'une enquête publiée par Pascal Kabungulu sur des soupçons de corruption dans le secteur minier.
Dans la foulée, un procès est ouvert. Quelques audiences ont lieu, puis une nouvelle autorité est à son tour inculpée en tant que commanditaire présumé : le vice-gouverneur de la région, Didace Kaningini Kyoto.
C’est à ce moment-là que tout bascule. La présence de ces officiels parmi les accusés contraint le tribunal de Bukavu à transférer le dossier. C'est le début d'une longue errance. Quatre années s'écoulent au cours desquelles l'affaire est renvoyée de tribunal militaire en Cour suprême jusqu'en 2009.
Cette année-là, les ONG perdent la trace du dossier. Selon l'ONG Trial, à l'heure actuelle, ni la Cour suprême, ni la Haute cour militaire, ne sont aujourd'hui en mesure de le localiser. Pour la veuve de Pascal Kabungulu, il ne fait aucun doute que ce dossier a été volontairement enterré.
■ Témoignage de la veuve de Pascal Kabungulu
La veuve de Pascal Kabungulu, Deborah Kitumaini Kassiba, sera notre invitée soir. Elle a accepté raconter à RFI son combat pour la vérité. Ci-dessous, un extrait de l'entretien.