Assis, le général Germain Katanga, Floribert Ndjabu Ngabi et leurs coaccusés écoutent tranquillement le greffier qui égrène les infractions : crimes de guerre, crimes contre l'humanité, participation à un mouvement insurrectionnel, enrôlement d'enfants de moins de quinze ans.
Au milieu de ce chapelet des griefs, deux avocats se lèvent et demandent qu'il soit d'abord procédé à l'identification des prévenus. Le juge président, un général deux étoiles, rejette la démarche.
Ce n'est qu'après la lecture de l'acte d'accusation que les prévenus sont invités à la barre. Il n'y a pas de partie civile dans ce procès qui se déroule devant la Haute cour militaire. Les avocats de la défense soulèvent alors une exception et font comprendre au tribunal militaire qu'il n'est pas compétent pour juger les anciens condamnés de la CPI pour des faits qui datent d'avant leur transfèrement devant cette juridiction.
En fin de compte, c'est le ministère public qui sollicite le renvoi de l'affaire pour mieux s'imprégner des instruments évoqués par la défense. Prochaine audience, le 19 février.
Garantir un procès équitable
Transféré à Kinshasa en décembre et alors qu'il devait être remis en liberté le 18 janvier, la justice congolaise a décidé de le juger à son tour pour crime contre l'humanité et participation à un mouvement insurrectionnel.
Mais le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme et l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch demandent aux autorités congolaises de lui garantir un procès équitable. Ainsi que d'obtenir l'autorisation de la CPI, conformément à ce qui est prévu dans le traité de Rome instituant la cour.