Costume bleu, mine sombre, lisant son texte à voix basse. C'est le visage d'un repenti que Germain Katanga a tenté de montrer aux juges. « J'ai à prendre conscience de la souffrance infligée aux victimes. La douleur exprimée dans leurs déclarations m'a profondément affecté. Je l'ai reconnue, je l'ai regrettée, je la regrette encore aujourd'hui et jamais je ne la mépriserai. »
A 37 ans, celui que l'on surnommait « le lion » pour sa férocité, a promis, s'il était libéré, de reprendre ses études, puis devenir agriculteur. Et même d'assister les autorités dans leur lutte contre ses anciens frères d'armes du Forces de résistance patriotique de l'Ituri (FPRI), toujours actifs en Ituri : « Je suis disposé à travailler en collaboration avec la Monusco, le gouvernement de la RDC, pour les assister si possible dans la démobilisation de cette frange résiduelle des milices. »
Ces arguments seront-ils entendus ? L'accusation ne s'est pas formellement opposée à une réduction de peine. Mais rappelle tout de même que les regrets exprimés à plusieurs reprises par le milicien congolais ne se sont encore jamais traduits pas des actes concrets, comme par exemple faciliter l'identification de ses biens et avoirs pour permettre le processus d'indemnisation des victimes.
Germain Katanga était l'un des commandant des FPRI, l'une des nombreuses milices qui se sont affrontées dans la région de 1999 à 2007, et dont certains membres continuent de sévir.