En Libye, le groupe Etat islamique trouve un environnement plus favorable qu'au Moyen-Orient : pas de frappes massives, pas de gouvernement pleinement fonctionnel.
A Syrte, son fief aux bords de la Méditerranée depuis l'an passé, l'organisation EI a imposé son ordre comme il l'a fait en Syrie et en Irak. Selon l'ONU, on y trouverait la moitié des 3 000 membres du groupe en Libye.
Percée vers l'est
Depuis Syrte, le groupe EI s'est élancé vers l'est. Le mois dernier, il a pris Ben Jawad, verrou stratégique vers les installations pétrolières, objectif numéro un de l'organisation.
Dans l'est libyen, la présence des jihadistes est plus résiduelle. Le groupe a été chassé en juillet dernier du centre de Derna, première ville libyenne qu'il occupait en 2014. Mais en périphérie, des combats l'opposent toujours à des milices islamistes rivales et aux soldats du général Khalifa Haftar.
Dans le même temps, l’organisation engrange des soutiens, comme à Ajdabiya, dans l'est, où une milice locale lui a fait allégeance.
Jonction logistique
Elle a aussi acquis les moyens de mener des attentats très meurtriers, comme le mois dernier à Zliten, dans l'ouest libyen : plus de 50 morts.
Enfin, à mesure que le groupe EI se renforce en Libye, les risques sont plus grands de le voir créer la jonction logistique avec d'autres groupes jihadistes de la sous-région, à travers le vaste désert du sud libyen.