A la Une: va-t-on vers une nouvelle intervention occidentale en Libye?

Oui, estiment Le Monde et Le Figaro… La question est maintenant de savoir quand et dans quelles conditions ?

« Libye : la France se prépare contre Daech », titre Le Figaro en première page. « Réunis ce mardi à Rome, les pays occidentaux planchent sur des scénarios d’intervention militaire pour contrer l’EI. »D’après le journal, trois scénarios sont envisageables. Le premier : une intervention des occidentaux sur demande d’un gouvernement libyen légitime. « Un mandat pour intervenir, résultant de l’installation d’un gouvernement légitime en Libye, n’est pas du pur formalisme, estime Le Figaro : il offrirait un cadre juridique aux pays, européens notamment, qui, sans cela, rechigneraient à intervenir ; il faciliterait l’appui des pays voisins et éviterait, théoriquement, de se placer sous la coupe de telle ou telle faction. »

Seulement voilà, pour l’instant, il n’y a pas d’accord politique national en Libye pour la formation d’un gouvernement légitime… Alors, autres possibilités : « deux autres événements pourraient être déclencheurs d’une intervention, affirme Le Figaro. Primo, une avancée des forces de l’organisation Etat islamique qui leur permettrait, depuis leur fief de Syrte, d’étendre significativement leur territoire, sur la côte, vers l’Est pétrolier, ou le grand Sud. Secundo, un attentat terroriste majeur sur le sol européen, dont il serait avéré qu’il résulte d’une filière libyenne. Aucune de ces perspectives n’est malheureusement à écarter. »

« En Libye, la bataille contre l’EI se prépare », titre pour sa part Le Monde. « C’est donc ici, pointe l’envoyé spécial du journal, sur cette nappe de sable entre Misrata et Syrte, que s’ébauche la nouvelle guerre de Libye. La troisième en cinq ans, après l’intervention de l’OTAN contre Mouammar Kadhafi en 2011, puis l’affrontement fratricide de 2014 entre vainqueurs de la révolution. Cette fois, l’adversaire à abattre est l’EI, front délocalisé d’une vaste partie qui se déploie déjà aux – confins de l’Irak et la Syrie. Depuis le printemps 2015, rappelle Le Monde, la branche libyenne de l’organisation d’Abou Bakr al-Baghdadi a conquis une bande littorale de 200 kilomètres autour de Syrte et, de proche en proche, grignote du terrain, jusqu’à menacer sur son flanc oriental le “croissant pétrolier”, la principale plate-forme d’exportation du brut libyen. Chaque avancée de l’EI, habile à tirer parti du chaos général dans lequel le pays est plongé depuis l’été 2014, alarme davantage les capitales occidentales. »

Alors, on fourbit ses armes… « A Misrata, relève encore l’envoyé spécial du Monde, on ne cache guère que les préparatifs ont débuté. “Il existe un plan intégrant attaques aériennes et terrestres, admet Ibrahim Bitelmal, le président du conseil militaire de Misrata. La communauté internationale va nous aider, les connexions sont déjà établies”. Ibrahim Bitelmal n’en dira pas plus. Mais son allusion à des “connexions” fait écho aux multiples rumeurs rapportant la présence, sur place, de forces spéciales américaines et britanniques. »

Cachotière Christiane !

A la Une également, la politique en France avec une Christiane Taubira qui fait encore parler d’elle… Quelques jours à peine après sa démission, l’ex-ministre de la Justice publie un livre, Murmures à la jeunesse, dans lequel elle explique sa ferme opposition à la déchéance de la nationalité.

« Vibrant plaidoyer contre le projet de réforme constitutionnelle, l’essai de Christiane Taubira démontre que la sortie du gouvernement de la garde des Sceaux a été soigneusement préparée », pointe Libération. Qui plus est, poursuit le journal,« à quatre jours de l’examen du projet de loi constitutionnel à l’Assemblée, ce livre est un redoutable réquisitoire contre la déchéance de nationalité, inscrite au menu de la révision constitutionnelle annoncée par le président après les attentats de novembre. »

En effet, renchérit Le Journal de la Haute-Marne, « à quelques jours du début de l’examen de l’extension de la déchéance de nationalité, l’ouvrage fait mal. De surcroît, il vient ajouter une nouvelle corde à l’arc de Christiane Taubira. En plus d’être une oratrice hors pair et une plume très affûtée, l’ex-garde des Sceaux est aussi une fabuleuse actrice. Depuis plusieurs semaines maintenant, Christiane Taubira préparait son départ, sans rien laisser paraître. Nul doute qu’elle se projetait déjà dans l’avenir. »

« Sur le fond, on pourrait acquiescer, estime Sud-Ouest. Un grand nombre des arguments de l’ancienne garde des Sceaux sont largement recevables. Et notamment cette phrase clé : “Faudrait-il imaginer une terre-déchetterie où envoyer nos indésirables ?” Sur la forme, on restera plus circonspect, affirme le journal. Notons tout d’abord que Christiane Taubira révèle un talent de marketing remarquable. Écrire un court texte en quelques jours. L’imaginer très certainement la dernière semaine de décembre, au moment où tout le monde attendait son départ, le proposer aux alentours du 10 janvier à son éditeur puis le faire imprimer en Espagne dans le plus grand secret, le présenter à François Hollande juste avant de démissionner, relève d’une pratique hors norme des techniques managériales éditoriales et du suivi promotionnel. Reste un détail, pointe Sud-Ouest. Vouloir à tout prix, au risque de déstabiliser son camp mais au prétexte de ne pas “bâillonner sa conscience”, balancer quelques pages, au fond consacrées à sa seule gloire, est une curieuse façon d’envisager ses anciennes responsabilités de serviteur de l’Etat dont elle s’est tellement prévalue. »

Moins d’allocs pour les chômeurs ?

Cette question à la une du Parisien : « vont-ils toucher aux allocations chômage ? »

« Jour après jour, semaine après semaine, les tabous tombent à gauche, constate le journal. Hier, les 35 heures, le Code du travail, le statut des fonctionnaires, le plafonnement des indemnités versées aux salariés devant les prud’hommes. Cette fois, la petite musique gouvernementale vise les allocations chômage avec un tir groupé des ministres. Myriam el Khomri (Travail), Michel Sapin (Finances), et évidemment, Emmanuel Macron (Economie), toujours à l’affût, n’ont ainsi pas écarté l’idée d’un tour de vis sur l’indemnisation des chômeurs. […] Alors que commencent à la fin du mois les délicates négociations entre les partenaires sociaux sur les règles de l’assurance chômage, le problème est connu, pointe Le Parisien. La dette de l’Unedic atteindra 29 milliards d’euros… si rien n’est fait d’ici à la fin de l’année. Avec un chômage qui n’a jamais été aussi élevé. »

Mais, « en réalité, affirme encore Le Parisien, le gouvernement met la pression sur les partenaires sociaux. »

En effet, précisent Les Echos, « il y a une dimension tactique aux déclarations gouvernementales : en donnant des gages aux organisations patronales, il leur enjoint de s’investir pleinement dans la négociation. Et prévient les syndicats que si rien ne se passe, l’Etat reprendra la main sur l’Unedic, quitte à imposer des mesures difficiles par décret. »

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