Tout le monde comprend et salue l'initiative, là-dessus aucun débat. En revanche, rares sont les solutions alternatives trouvées au traditionnel sachet en huit mois quand des pays développés ont laissé de deux à cinq ans à des géants de l'hypermarché pour faire face aux mêmes changements. Les commerçants expliquent avoir été pris de court comme Muslim Ahmed, responsable d'un supermarché du centre de la capitale.
« Le maire adjoint est venu lui-même en personne en disant que, si on ne respectait pas, il allait fermer le magasin donc il n'y avait pas de délai. J'ai écrit un courrier à la mairie pour avoir une prolongation le temps qu'on puisse recevoir notre commande. Mais ils ont dit que ce n'était pas possible. A présent, les clients utilisent soit des cartons, soit ils ramènent des sachets biodégradables de chez eux. Mais nous, on ne distribue pas. »
Chez les clients, la surprise à la caisse met parfois en colère même si ça ne dure que quelques minutes : « Ca ne me dérange pas parce que les nylons, ça détruit la faune sous-marine, ça détruit l'environnement, c'est pas bien. On va trouver une solution toujours même si on tresse des feuilles de cocotiers, pourquoi pas. » « Ils ont mal fait parce qu'ils auraient dû avertir les gens ou bien chercher une solution. Venir là-bas et dire "il n'ya pas de sachet", on ne sait même pas où mettre les marchandises. »
Pour rappel, Mohamed Daoud s'était engagé à fournir des sacs biodégradables avant d'exiger quoi que ce soit des commerçants. Dans les supermarchés, cette mesure a déjà impacté le chiffre d'affaires. Cependant, tous ne sont pas logés à la même enseigne puisque certains continuent de distribuer impunément des sacs en plastique à leurs clients.