Les traditionnels meetings de campagne présidentielle marquent sans conteste le coup d'envoi des hostilités. On y trouve les chansons consacrées aux candidats, la guerre des affiches et autres banderoles est entamée, le porte-à-porte a également commencé et les cortèges de voitures où chacun s'improvise agent de la circulation. Est-ce décisif pour le choix du bulletin de vote ?
« Il y a pas mal de gens qui se contentent de donner beaucoup d'argent à des gens pour participer à leur meeting, avance un jeune Comorien au micro de RFI. Et les meetings, ça ramène toute la Grande Comore. Moi je peux dire que moi aussi je vais là-bas pour prendre l'argent. Il y a pas mal de gens qui y vont pour ça. Mais on sait qu'on ne va pas voter pour eux. Chacun sait pour qui il va voter. »
Dans certains rassemblements, on a compté 10 000 voir 12 000 personnes présentes. Pourtant, peu ont la patience de rester jusqu'à la fin. Certains sont aussi en marge des conférences car ils y trouvent un intérêt professionnel, comme l'explique Hassane, un chauffeur de bus.
« Nous les chauffeurs on est heureux en période de campagnes électorales, dit-il. Moi, je ne suis pas venu pour le meeting. J'y ai emmené des gens seulement car ça rapporte. Je n'ai aucune préférence. N'importe quel candidat qui paye pour qu'on transporte des gens à son meeting, je le fais. Je donne sa part au propriétaire du véhicule et j'ai la mienne aussi. »
Une population qui se déplace en masse, une ambiance de mariage où l'argent coule à flots. La séduction des électeurs est aujourd'hui autant une question politique que financière.
→ Lire aussi : Comores: pourquoi Sambi est-il exclu de la présidentielle?