Avec ses 3 000 kilomètres de rails, ses 2,5 milliards d'euros investis, ses dix ans de travaux, ses milliers d'emplois, ses points d'approvisionnement en énergie solaire tout le long de la route, l'immense chantier du groupe Bolloré entend être l'artère fémorale de l'Afrique de l'Ouest.
Dans le magazine Challenges de cette semaine, Vincent Bolloré compare d'ailleurs cette entreprise pharaonique au canal de Suez ou de Panama. Et il livre une information importante : le projet sera financé sur des fonds propres. Pas d'introduction en Bourse au Printemps, donc, contrairement à ce qui avait été annoncé.
« Rêveurs »
A mots couverts, Vincent Bolloré renvoie aussi ses détracteurs à leurs chères études. Sans les nommer, il qualifie ses rivaux de « rêveurs », et on pense notamment au Français Michel Rocard et à l'homme d'affaires Samuel Dosso, qui attaquent le caractère légal de son projet. Il défend également le lancement de ses travaux au Niger sans études préalables, ni appels d'offres, répétant que c'était « à la demande des Etats ».
Si tout va bien, la boucle ferroviaire Bolloré sera prête en 2024. Mais les passagers que le voyage en train ferait rêver doivent savoir que 90% du trafic sera exclusivement consacré au transport de minerai et de marchandises, entre les ports commerciaux du golfe de Guinée et l'arrière-pays ouest-africain.