Le général Bala Keïta qui commande les casques bleus en Centrafrique part d'un principe simple : qui connaît mieux le quartier que les miliciens d'autodéfense du PK5 ? Il a donc décidé d'associer ces jeunes au processus de sécurisation des élections : « On s’est dit, la meilleure manière maintenant de contrôler tout ça, c’est d’amener tout le monde à participer. On s’est dit, on va quand même mettre en place un mécanisme et un concept, disons qui va de l’autodéfense, qui va nous alerter. Et maintenant, nous on leur dit que dans les dix, quinze minutes qui suivent, on va arriver ».
Mohammed Bachir est le chef d'un check-point entre deux quartiers. Il a ordonné à ses hommes d'abandonner leurs armes, pour ne pas effrayer la population et endosser plutôt le rôle de garde-fous : « S’il y a une personne qu’on suspecte, qui est mal attentionnée, on doit appeler la Minusca et le remettre à la Minusca ».
Stratégie innovante
Mohammed Ali Fadoul est le président du comité d'autodéfense du quartier PK5 et il explique la façon dont les miliciens vont assurer la sécurité du scrutin : « Il y aura trois façons de sécuriser : d’abord les check-points et les fouilles, après les patrouilles ».
C’est une stratégie innovante que l'ONU a déjà mise en place lors de la visite du pape François à la mosquée centrale de Bangui. Les milices d'autodéfense, vêtues de tee-shirt marqué « sécurité », avaient alors escorté le cortège papal tout au long de son périple dans le PK5.